La géographie urbaine, plus particulièrement dans sa dimension sociale, s’engage à relever, analyser et discuter les différentes formes et représentations des espaces existantes, des fonctions et des usages sédimentés dans la durée ou nouvellement inscrits pour révéler leur potentiel en tant que lieux d’ancrage dans la ville et par rapport au projet architectural et urbain.
L’urbanisme « temporel » quant à lui s’intéresse aux modes d’occupation partiels des espaces et temps de la ville et aux « calendriers » permettant de coordonner les activités. Cette forme de réversibilité permet de « faire ville » à partir de dispositifs éphémères, provisoires ou pérennes. Prenant appui sur la dynamique du marché, la présente proposition scientifique interroge l'aménagement et les rythmes des places publiques qui accueillent cette activité de façon régulière ou sporadique, notamment au travers de l’étude de la place Saint Marc à Rouen et de la place de l'Hôtel de ville de Sotteville-lès-Rouen. L'organisation et le fonctionnement des places « de marché » permet d'aborder la problématique d’évolution et de redéfinition des centralités urbaines. L'enjeu consiste dans la confrontation des différents aspects de la pratique et de la programmation de ces espaces.
Au-delà de la forme de ces places et l’évolution des dispositifs qui procèdent au réagencement de l’espace public, il s’agit de s’intéresser aux différents modes d'occupation qui les caractérisent et les pratiques qui s’y inscrivent. Leur spatialité plus ou moins pérenne à moyen et à long terme, non sédentaire ou ambulante, permet d’identifier des principes d'organisation de ces places « le temps du marché » et hors de ce temps. Outre ces deux temporalités spécifiques - propres à l’activité commerçante et artisanale « sur place » - se pose la question des traces fugaces et des tracés provisoires qui dessinent la place publique « en devenir ».
Mots clés : temporaire |espaces publics|ville|temporalités|rythme urbain
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