Cette communication se propose d’examiner une expérience de thèse de géographie mobilisant le film comme outil de recherche-action sur les dynamiques territoriales des îles du Ponant, à travers la question du temps. Comme dans les travaux de chronophotographie de Muybridge et Marey qui ont conduit à l’invention du cinématographe, notre objectif était de capter un mouvement pour mieux le décomposer. Ce mouvement était celui de sociétés en pleine transition démographique, sociale et économique, passant de territoires d’exode à des territoires attractifs pour de nouveaux habitants. En observant cette transition avec notre caméra, nous souhaitions attirer l’attention des îliens sur ce phénomène émergent, pour qu’ils prennent le temps de l’observer, de l’analyser, d’en discuter collectivement pour mieux le gérer. Comment avons-nous explicité ces évolutions à travers des images et des sons ? Comment ces réflexions ont-elles influencé le cours de nos recherches et des dynamiques insulaires ? Ce projet audiovisuel a pris la forme d’une série de 19 films de 26 minutes diffusés sur les télévisions locales bretonnes, dont la réalisation et la diffusion ont jalonné les quatre années de thèse. L’homogénéité des formats, des moyens et des intentions de ces différents opus invite à utiliser une approche comparative pour interroger les ajustements de nos positionnements et les mutations de nos méthodes. La série témoigne alors des différentes phases de notre apprentissage de géographe-réalisateur, passant du temps de l’appréhension à celui de l’expérimentation puis de la confirmation. Ce projet audiovisuel se caractérise également par son format contraint de magazine télévisuel, dont le rythme très codifié est marqué par une succession de séquences courtes aux dispositifs de mise en scène variés. Comment nous sommes-nous approprié ce rythme pour partager les avancées d’une recherche de géographie ?
Mots clés : géographie|film|temps|télévision|îles
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