L'anthropocène, cette proposition conceptuelle visant à intégrer dans la l'histoire géologique de la plante, et donc la stratigraphie, une rupture temporelle liée aux activités humaines, a de fait très vite concerné les géographes. Car si une épistémologie dominante a parfois réduit la géographie contemporaine à l'étude d'un espace comme construction sociale, l'étude des rapports des sociétés humaines à leurs environnements est ancrée depuis plus d'un siècle au coeur du projet géographique. Cette communication se propose d'explorer comment les géographes ont, depuis un long siècle, écarté ou incorporé les dynamiques temporelles dans leurs études des environnements. De fait, il y a un siècle dans La terre et l'évolution humaine, l'historien Lucien Febvre construisait une épistémologie de la géographie dans laquelle la Terre était avant tout le cadre que devaient étudier les géographes quand les historiens se préoccupaient de l'aventure humaines. Pourtant, au même moment, les géographes utilisaient les paysages pour déchiffrer des évolutions et n'ont eu de cesse d'interroger les temporalités en passant à l'étude des processus puis en tentant de construire des propositions de "géographie physique globale". Les progrès des méthodes de datation, et la construction de nouveaux objets de recherche, ont conduit à d'importantes révolutions dans l'approche des rythmes et temporalités, permettant de préciser l'hybridité des rythmes humains et non humains.
Mots clés : épistémologie|environnements|rythmes
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