L’approche multi-niveaux (Geels and Schot, 2007) distingue le régime sociotechnique constitué par un ensemble cohérent d’infrastructures, d’organisations et de règles qui les relient et les niches au sein desquelles des innovations émergent et se déploient de façon limitée avant que leur ampleur ne bouscule le régime sociotechnique. Par la remise à plat de formes bâties et d’infrastructures et du fait des pouvoirs étendus du binôme aménageur/autorité locale, le projet urbain (Arab, 2018) peut intégrer des innovations socio-métaboliques radicales ayant un impact important sur des enjeux écologiques, par exemple, l’origine des approvisionnements ou l’utilisation/préservation des ressources. Des organisations – qualifiées d’intermédiaires - jouent souvent un rôle clé dans le déploiement d’innovations, apportant des connaissances et des compétences à des acteurs du projet urbain (van Lente et al., 2003), voire organisant des relations nouvelles entre producteurs, utilisateurs et/ou milieu (Moss, 2009; Tabourdeau and Debizet, 2017).
Ces intermédiaires accélèrent-ils la transition ? Comment ?
En utilisant les notions de ressources territoriales et de proximité ainsi que des monographies portant sur la mobilisation des énergies renouvelables et la récupération des eaux pluviales dans les villes européennes et nord-américaines, la communication mettra en exergue trois mouvements transcalaires : horizontal (expérimentations et transfert de niche à niche), descendant (application des savoirs et du cadre réglementaire…), ascendant (formalisation des savoirs, ajustement du cadre régulatoire, extension des niches protégées). En guise de conclusion, elle discutera des stratégies de mise en réseaux des organisations intermédiaires pour combiner ces trois mouvements transcalaires et peser davantage sur les orientations de la transition écologique.
Mots clés : innovation sociotechnique|apprentissage collectif |régulation|aménagement urbain
A105326GD