Majda MOUROU, Université Mohammed V Rabat Maroc , Morocco
Majda MOUROU, Université Mohammed V Rabat Maroc , Morocco
Les pays du sud de la Méditerranée sont condamnés à rattraper leur retard . Leur histoire témoigne d'expériences visant à reproduire les facteurs de réussite et les modèles de développement issus des pays les plus avancés. Actuellement, l'intérêt des politiques publiques envers les zones rurales vise à réduire leur marginalité à travers l'amélioration des performances techniques et économiques de l'agriculture. Cependant, les sociétés rurales au Maroc qui ont déjà développé des modes d'organisation socio-économique permettant de s'adapter aux aléas climatiques, crises économiques et politiques. Pour y parvenir, elles ont opté pour des productions respectant la particularité des milieux on mobilisant des savoirs ancestrales et empiriques pour survivre dans des milieux difficiles et isolés. Et ce n'est que tardivement que les instances publiques se sont intéressées à la valorisation des spécificités locales dans le cadre du Plan Maroc Vert ,à travers une sélection des spécificités locales faite principalement par des techniciens et des ingénieurs agronomes, remettant en cause le degré d'ancrage de ces spécificités chez les communautés locales. Chez les Ait Baamrane, les pouvoirs publics cherchent à promouvoir les produits issus du figuier de barbarie et le valoriser comme image de cette région. Or, la population locale a depuis longtemps basé son économie et ses stratégies de résilience sur la complémentarité entre plusieurs systèmes de production locaux . Le choix du figuier de barbarie comme spécificité centrale de la région d'Ait Baamran, nous amène à nous interroger sur les conséquences de ce choix sur les dynamiques paysagères et les stratégies socio-économiques des communautés locales . Sans oublier que l'extension de cette culture est menacé aujourd'hui par la cochenille. Nous nous interrogeons donc sur comment une spécificité encouragée par l'Etat pour développer un territoire peut être à l'origine de son affaiblissement face aux crises contemporaines.
Mots clés : Mise en spécificité|enracinement|ancrage|dynamiques socio-territoriales|acteurs locaux
A105205MM