Les politiques environnementales contre la pollution atmosphérique à Téhéran et à Mexico : De l’intégration des problématiques de mobilités individuelles à l’évolution des enjeux socio-spatiaux.
Loup DELADERRIERE, EHESS, France
Durant la seconde moitié du XXème siècle, la qualité de l’air s’est fortement dégradée à Téhéran et à Mexico. Alors que l’Iran et le Mexique sont distants géographiquement, politiquement et culturellement, nous observons à partir des années 1960-1970 un renforcement des politiques environnementales autour de cette problématique ainsi que le déploiement de mesures de plus en plus précises chimiquement et territorialement. A partir d’une présentation de la complexité de cette problématique environnementale et spatiale, nuançant notamment le modèle de centre-périphérie, je propose de m’intéresser au déploiement de différentes politiques publiques, qu’elles soient normatives, restrictives, spatiales ou temporelles. Les politiques environnementales nationales et locales tels que le double périmètre central de restrictions à Téhéran, unique au monde, l’alternance de circulation Hoy no circula à Mexico, ou la mise en place de contrôles et de responsabilités individualisées, participent à l’amélioration de la qualité de l’air dans les centres des deux capitales. Cependant, ces tentatives de gouvernance métropolitaine « par le haut » font face à un manque de coopération avec les territoires périphériques, à l’application variable des normes et contrôles, ou au recours à la fraude. Insuffisamment complétées par des politiques publiques (santé, transport, éducation, etc.), ces mesures peuvent aussi renouveler des inégalités socio-spatiales. Par ailleurs, à travers de nouveaux dispositifs urbains et discursifs, ces mesures peuvent offrir l’opportunité aux différents pouvoirs de réinventer des formes de production, de gestion et de contrôle de l’espace qui semblait leur échapper. Je réutilise pour ce travail mes données et observations réalisées durant mes séjours de recherche à Téhéran et à Mexico ainsi que des nombreuses sources secondaires liées à la pollution atmosphérique, aux politiques environnementales et aux transformations urbaines dans ces deux villes.
Mots clés : Pollution de l’air|mobilités urbaines|politiques environnementales|gouvernance|transformations territoriales
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