Brice AUVET, Université de Pau et des Pays de l'Adour, France
Le changement climatique et les énergies fossiles comme en étant la cause n’est plus un sujet de controverse mais un constat quasi-intégralement partagé par les industriels, les académiques, les politiques, les associations. Ce constat est celui de l’urgence. La transition énergétique (vers une économie dé-carbonée) s’impose ainsi comme une nécessité et déplace ainsi le champ de la controverse sur la trajectoire de cette transition. L’hydrogène est la promesse technologique ancienne d’un combustible « vert/bleu » pouvant remplacer les énergies fossiles ou accompagner le développement de l’électricité avec sa pile. L’hydrogène serait ainsi la pièce du puzzle du stockage de l’électricité dé-carbonée stocké pour les usages en dehors du réseau électrique et pour palier à la variabilité des énergies renouvelables.
Le stockage est ainsi un élément constitutif de la solution hydrogène mais cet enjeu est réduit à une question technique et peu politisé. Cette présentation explore la thématique du stockage géologique de l’hydrogène pour questionner la forme et les effets de cette transition énergétique en couplant. Je présente ainsi que sous le régime de l’urgence, le stockage de l’hydrogène est celui d’une promesse toujours en devenir dans une économie de projet. Cette promesse opère dans un interstice entre un savoir-faire technique et des « défis », une technologie éprouvée et l’innovation, un volontarisme politique et des freins réglementaires, subventions publique/investissement privé et la non rentabilité de la filière. Nous explorons ainsi comment les solutions de stockage se mettent en place dans une géopolitique territoriale pour « expérimenter » la technologie ou « démontrer » la faisabilité à l’échelle nationale et internationale. Nous montrons comment les solutions de stockage d’énergie pour l’hydrogène s’insèrent et maintiennent des infrastructures, des savoirs, des technologies et des relations de pouvoir profondément imbriquées avec les énergies fossiles.
Mots clés : Controverse|politisation du sous-sol|énergie verte|capitalisme
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