Le continent africain compte environ 80 bassins transfrontaliers fluviaux et lacustres, dans lesquels les enjeux de partage des ressources et de gouvernance des frontières sont très importants, et souvent complexes.
Le Nil traverse 11 pays (en Afrique de l’Est et en Afrique du Nord), il est le plus long fleuve du monde et son bassin-versant est le troisième en termes de superficie après celui de l’Amazone et celui du Congo. Le bassin du Nil abrite près de 487 millions de personnes (soit 40% de la population du continent africain) qui dépendent plus ou moins des ressources du fleuve, notamment pour leurs besoins en eau.
Le contexte global est marqué par une forte croissance démographique sur l’ensemble du bassin du Nil, et on prévoit que la population va atteindre 800 millions de personnes d’ici 2050. On prévoit en parallèle, que les effets des changements climatiques, avec notamment des épisodes de sécheresses, vont accroître les pressions sur les ressources en eau sur ce fleuve, et certains pays, au climat majoritairement aride, sont confrontés déjà à des situations de stress hydrique, voire de pénurie absolue d’eau ; c’est le cas en particulier de l’Egypte qui dépend à plus de 95% du Nil pour ses besoins en eau. Ainsi, la construction du grand barrage de la Renaissance par l’Ethiopie en amont sur le cours du Nil bleu, a récemment ravivé des tensions, parfois déjà anciennes, entre les Etats amont et aval autour du partage des eaux du fleuve.
Dans le cadre de cette intervention, il s’agit d’interroger la dimension transfrontalière du Nil et ses implications sur la gouvernance et le partage de la ressource entre les Etats riverains. Il s’agit également de voir dans quelle mesure les changements environnementaux peuvent exacerber les tensions autour du contrôle des ressources du fleuve, à travers des conflits d’usage et d’intérêt entre les différents Etats riverains nilotiques.
Mots clés : Nil|fleuve|transfrontalier|ressources|tensions
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