Régis KEERLE, UMR CNRS 6590 ESO Espaces et sociétés, France
Laurent VIALA, École nationale supérieure d’architecture de Montpellier, Laboratoire Innovation Formes Architecture Milieux, France
Cette contribution vise à alimenter la discussion sur la critique en géographie. Elle est fondée sur dix questions auxquelles elle proposera des réponses, non exhaustives. La plupart d’entre elles seront effectuées sous forme de synthèse, d’autres feront l’objet d’un approfondissement.
Jusqu’où peut-on être critique par rapport au réel et aux autres ?
Quel(s) est (sont) l’(les)objectif(s) de la critique ?
La « critique » doit-elle être un (seul) bloc ?
De combien de manières peut-on communiquer une critique ?
Faut-il confondre critique et militantisme ?
La critique de « la critique » est-elle possible ?
Doit-on/peut-on répondre à toutes les critiques naïves ou mal informées estampillées ou non « critique » ?
Constate-t-on une « usure » des cadres spatiaux et temporels de la critique, notamment en géographie ? Si oui, quelle en est la nature et quelles en sont les causes ? Si non, pourquoi deviennent-ils inopérants ?
Existe-t-il un nouveau rapport spatial et temporel à la critique ? Doit-il/peut-il exister ? Où se niche-t-il ?
La critique peut-elle résister à son organisation ?
Ces questions ne sont bien évidemment pas indépendantes les unes des autres, et leur agencement/articulation pourrait être conçu différemment, mais c’est leur somme (et son dépassement) qui ambitionne de nourrir le cadre nécessaire à une éthique de la discussion.
Il sera répondu à chacune de ces questions en :
- précisant des options épistémologiques ;
- prenant des exemples dans les domaines de l’aménagement, de l’enseignement, des formes de la communication scientifique ;
- prenant position sur les formes de la discussion.
Les auteurs de cette proposition pensent que si les limites et objectifs de la critique sont précisés, si une diversité de ces formes est acceptée, si elle est distinguée du militantisme, si elle n’est pas conçue comme un monopole ni comme le seul objectif de la recherche, il sera possible de trouver le temps et faire place à une éthique de la discussion en géographie critique.
Mots clés : Critique|Éthique|Pluralisme explicatif|Vérité
A104872RK