Lucas DURAND, Université Rennes 2 / UMR ESO - Rennes, France
Cette proposition de communication vise à questionner l’évolution de la place des acteurs publics locaux dans la gouvernance des ressources naturelles en contexte extractiviste canadien, et d’une possible transition vers un modèle territorial de gestion des ressources naturelles. Les région-ressources canadiennes se caractérisent par un modèle de développement structuré autour des grandes industries exogènes d’extraction de ressources naturelles (Coté, 2013). Elles tendent ainsi à se rapprocher du modèle extractiviste tel que décrit dans un contexte sud-américain (Fournis, Fortin, 2015). L’exploitation de la ressource hydroélectrique dans les régions nordiques du Québec a généré une forme de dépossession des habitants de leur territoire comme milieu de vie (Desbiens, 2015 ; Massel, 2011). Les mobilisations sociales pour s’opposer ou redéfinir le modèle extractiviste existe pour autant bel et bien.
Nous illustrerons notre propos à partir du cas d’étude de la société communautaire de l’énergie du Lac-Saint-Jean au Québec. Formée par les Municipalités Régionales de Comté (intercommunalités) et d’un Conseil de Bande autochtone, la société jeannoise a développé deux mini-centrales hydroélectriques, mises en service entre 2015 et 2018 (Durand 2021). Nous nous interrogerons sur les conditions sectorielles et politiques qui ont permis l’appropriation de la production d’électricité par des autorités publiques locales. Elle cherchera à identifier les continuités et ruptures entre le modèle extractiviste de gestion de la ressource, et le modèle territorial incarné par la société jeannoise. La communication se fonde ici sur les résultats issus d’une thèse de doctorat obtenus à partir de l’analyse d’une diversité de matériaux (entretiens semi-directifs, revue de presse régionale, études d’impact environnementales et mémoires publics, outils de communication, etc.).
Mots clés : hydroélectricité|Québec|région-ressource|développement territorial
A104870LD