Jean-Jacques MARQUISAR , Université de Guyane, USR LEEISA, France
Situé en Guyane française, Awala-Yalimapo est majoritairement composé d'habitants d'origine
amérindienne : les Kali'na. La présence amérindienne sur les derniers cordons sableux de ce
littoral est attestée depuis au moins 1 000 ans. Les Kali’na ont historiquement développé un mode
d’habiter reposant sur une constante mobilité des familles pour répondre aux besoins de
subsistance et s’adapter à la dynamique côtière. Le dernier grand mouvement de déplacements
date de 1950 à la suite d'un important épisode d’érosion. En 1988 les habitants voient la naissance
administrative de leur commune après de longues revendications auprès de l’État français. En
choisissant d’obtenir plus de reconnaissance politique à travers la création d’un territoire fixe, les
habitants se sont davantage sédentarisés. Cependant, cette sédentarisation contribue finalement
à augmenter la vulnérabilité aux risques d’érosion et de submersion marine dans la mesure où le
système précédent d'organisation autonome des déplacements a été remplacé par un système
d’organisation centralisé qui laisse peu de marge d’action aux habitants face aux effets de la
dynamique côtière. Aussi, la gestion des risques en France étant une compétence de l’État, les
habitants bénéficient théoriquement d’une prise en charge de leur vulnérabilité du fait de leur
statut de commune. Néanmoins, les spécificités socio-culturelles de Awala-Yalimapo, notamment
en termes de régime foncier collectif, mènent les habitants à devoir repenser l’occupation du
littoral en trouvant un terrain d'entente entre leur vision de l’espace et celle de l’État.
Mots clés : kali'na|mobilité|vulnérabilité|littoral|dynamiques côtières
A104830MJ