Accueillir les enfants migrants à l’École
Virginie BABY-COLLIN, INSPÉ, Université Aix-Marseille, TELEMMe, CNRS., France
Luna RUSSO, Université Aix-Marseille, Laboratoires TELEMME et ADEF, pôle pilote AMPIRIC., France
Depuis le début des années 2000, le nombre de jeunes migrants scolarisés en France augmente. Ceux que l’on appelle élèves allophones nouvellement arrivés (EANA), étaient près de 30 000 en 2001 contre 70 000 en 2019 (DEPP, 2020). Comment l’École française les accueille-t-elle ? Quels acteurs interviennent dans leur accès à la scolarisation ? Dans quels lieux et selon quelles temporalités ? Ma communication portera sur les EANA scolarisés dans le second degré. Je fais l’hypothèse que le processus de scolarisation des EANA est régi par une multiplicité d'acteurs, et que de leur mobilisation, différente selon les enfants, en résulte des accès inégaux. Le Centre académique pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs (CASNAV), les chefs d’établissements, les enseignants et les familles ou les structures accompagnantes des élèves (Rigoni, 2017 ; Armagnague et al., 2019), notamment, interviennent, selon différentes temporalités, que ce soit avant, au moment, ou après l’arrivée en France des EANA (Baby-Collin et al., 2021). La (non) connaissance de réseaux familiaux et associatifs et des procédures administratives, la maitrise du français, le nombre de places dédiées aux EANA dans les établissements, mais aussi les liens formels et informels entre les acteurs éducatifs locaux, sont autant de facteurs, décidés ou en lien avec les ressources des acteurs, qui peuvent ralentir ou permettre un accès rapide à l’École.
Je présenterai des résultats d’enquêtes qualitatives conduites à Marseille et fondées sur des entretiens avec le personnel d’encadrement et des élèves (originaires de nombreux pays et arrivés en France entre 10 et 18 ans). Notamment, à partir de ma thèse de doctorat qui porte sur l’accompagnement à la réussite éducative des élèves allophones et d’une enquête récente menée depuis 2018 dans un lycée (Baby-Collin et al., 2021).
Mots clés : élèves migrants|scolarisation|accueil|France
A104522LR