Noémie GOUX, Laboratoire PASSAGES/ Ecole Doctorale Montaigne Humanités, France
Mon projet de recherche s’intéresse aux manières sensibles et ordinaires dont s’expriment et se perçoivent les migrations internationales au sein d’espaces publics. L’idée de ce projet est de capter des traces, des marques et signes de présence qui incarnent et/ou évoquent les migrations, le mouvement qui les caractérisent, de mettre en relief ces éléments qui composent nos quotidiens et de montrer ainsi, par des « détails » (a)perçus, comment ces éléments dialoguent et « font sens » au sein des espaces publics.
En questionnant les mécanismes de perceptions de signes de présence et leurs effets sur les individus, j’inscris ma recherche dans une réflexion autour des modalités de représentations des migrations qui m’invite à prendre l’ambiance et l’approche sensible comme prismes d’analyse, et ainsi de considérer l’importance d’une sémiologie des mobilités dans la « fabrique » des représentations.
L’approche sensible du projet invite à considérer la dimension sonore des espaces étudiés (ancrages multi-sites, sur un espace Afrique de l’Ouest-Sud Europe), cette « bande sonore du quotidien » (Torgue,2009) qui contribue à (re)présenter les migrations et cette « socialité à entendre » (Augoyard,2003) que leurs expressions sensibles impliquent.
Il s’agit d’explorer les ambiances au travers la « rumeur de l’autre » (ibid.) afin de mettre en relief les inscriptions des individus et leurs rapports aux espaces urbains, tels que marchés ou à proximité de lieux temporaires d’habitations, dans une dimension quotidienne et subliminale.
Je propose de saisir de manière sensible une « géographie de la présence » (Berthomière,2021) en posant le sonore comme outil et matériau de recherche, d’analyser les pratiques sonores qui donnent aux lieux une tonalité sensible singulière et contribuent aux manières d’interagir des individus.
Cette proposition de penser la relation entre les sons et les formes d’expression de présence est issue d’une recherche en cours, une réflexion en construction.
Mots clés : migrations|représentations|ambiances|perception ordinaire|dimension sonore
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