Adjoba Marthe KOFFI-DIDIA, UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT-BOIGNY, Côte d'Ivoire
Jean-Louis N'KOUMO, UNIVERSITE FELIX HOUPHOUËT-BOIGNY, Côte d'Ivoire
Evelyne MESCLIER, IRD - PRODIG, France
Les périphéries d’Abidjan ont été pendant longtemps l’une des zones de prédilection de l’économie de plantation en Côte d’Ivoire en raison de leur proximité aux infrastructures de transport et des aptitudes climatiques de la région. Aujourd’hui encore, on y trouve des plantations contrôlant plus de 1000 hectares de terres et exportant caoutchouc, banane ou huile de palme (Koffi, 2007).
Cette persistance interroge, d’autant que peu d’évolutions sont perceptibles dans leurs pratiques. D’une part, à la différence de ce qu’on trouve souvent en Amérique latine, ces plantations n’ont pas développé des cultures dites “non traditionnelles”, comme les fruits de contre-saison. D’autre part, elles ne se positionnent apparemment pas sur les marchés internationaux du bio et de l’équitable. Un des facteurs de leur capacité à se maintenir sans grand changement réside sans doute dans leur bonne adaptation au contexte politique local, grâce à leur entente avec les villages propriétaires des terres, qui reçoivent de leur part des aides diverses (réhabilitation d’écoles, construction d’infrastructures hydrauliques); mais aussi avec l’État et les organismes de coopération internationale basés à Abidjan (cf. N'koumo, 2015; Chaléard et al., 2021).
La croissance de l’agglomération se révèle dans ce contexte le principal moteur d’évolution des stratégies de ces grandes plantations. Dans le cadre d’une thèse en préparation, un questionnaire a été adressé à une vingtaine de leurs chefs. Les réponses montrent qu’il y a effectivement des changements, mais sans grand rapport avec les transitions agricoles et alimentaires actuelles, puisqu’il s’agit en particulier de délocaliser la production dans des zones plus éloignées de la métropole. Les exploitations qui se maintiennent procèdent cependant à quelques changements techniques pour améliorer leurs productions.
Mots clés : Economie de plantation|adaptations| urbanisation|Abidjan|Côte d’Ivoire
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