Gwénael DORE, UMR SAD APT, France
L’objet de cette proposition de communication est de retracer l’historique des zonages statistiques et des principales politiques en France et d’examiner comment ceux-ci ont identifié l’espace rural.
En effet, la question de la prise en compte des territoires ruraux suppose de délimiter l’étendue de ces espaces. La réponse change selon le critère adopté et elle dépend généralement de la manière de définir la ville.
Une tendance forte, présente chez les chercheurs, est de rejeter « la distinction urbain-rural, prétendant que l’urbanisation produit un continuum urbain-rural », car ceux-ci « considèrent que le rural, équivalent d’archaïsme, doit disparaître, intégré, absorbé par l’urbain toujours synonyme de progrès et maintenant de la citoyenneté (Mathieu, 2019). Ce rejet n’est pas satisfaisant au plan de la description du réel et il convient de « renoncer à l’utilisation idéologique des dualismes ville-campagne, urbain-rural », « pour rechercher plutôt quels sont les vrais rapports dialectiques, quels processus sociaux dominent les transformations de l’espace et la répartition des gens qui y vivent » (Mathieu, 2019). Il s’agit donc de rejeter une approche urbano-centrée, sans gradient d’urbanité ou du « tous urbains », en s’attachant à analyser les relations ville-campagne et en mettant les deux pôles en tension.
Face à différentes critiques au sujet de zonages marquées par un urbano-centrisme, l’INSEE a engagé récemment leur révision dans le sens d’une meilleure prise en compte de la diversité des espaces urbains et ruraux. C’est ainsi qu’une définition spécifique des espaces ruraux a été proposée en 2020, débouchant sur une augmentation de la population rurale.
Nous communication se propose de présenter d’abord les zonages statistiques, puis les zonages de l’intervention publique, avant de plaider pour la diversité des campagnes.
Mots clés : rural|urbain |territoires|zonages |politiques publiques
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