Samuel CHALLEAT, CNRS UMR GÉODE, France
Nicolas FARRUGIA, IMT Atlantique, France
Jérémy FROIDEVAUX, University of Stirling, United Kingdom
Amandine GASC, IRD UMR IMBE, France
Nicolas PAJUSCO, Institut d’Acoustique-Graduate School, France
Lundi 16 mars 2020. Pour freiner la propagation de l’épidémie de Covid-19, le chef de l’État français annonce la mise en œuvre de mesures strictes de confinement de la population applicables à l’ensemble du territoire national dès le lendemain midi. Les interdictions de déplacement mettent alors les villes à l’arrêt, ammenant certains chercheurs à parler d’anthropause pour qualifier cet évènement [1]. En pleine survenue du printemps sous nos latitudes, ce premier confinement donne l’opportunité aux citadins de redécouvrir certains sons biologiques qui, depuis longtemps déjà, n’occupaient plus le devant de la scène urbaine. C’est dans ce contexte que les auteurs de la présente communication ont donné naissance au projet Silent·Cities [2]. L’objectif principal de ce projet est d’apporter une contribution originale à la connaissance et à la compréhension des transformations de nos environnements quotidiens par l’agir anthropocénique [3], et ce grâce à l’exploration collaborative et interdisciplinaire des paysages sonores de villes confinées à travers le monde.
Par cette communication, nous exposerons tout d’abord la naissance du projet Silent·Cities — à savoir la définition des questions de recherche, l’organisation pratique et les difficultés liées aux temporalités du projet et à sa structuration “chemin faisant”. Nous présenterons ensuite le jeu de données récolté par un réseau international de participants et les défis posés tant par son organisation (partage des collections, stockage) que par son exploitation (validation de données issues d’une pluralité de contributeurs). Nous discuterons enfin des premiers résultats obtenus ainsi que des pistes de travail associées à un tel jeu de données, notamment dans une perspective socioécologique qui fait du souci de la nature [4] en ville le moteur d’un débat collectif plus large [5] visant à redéfinir l’espace de vie que nos sociétés acceptent de partager avec le vivant non humain parmi lequel elles évoluent.
Mots clés : Paysages sonores|écoacoustique|biodiversité urbaine|Covid-19|interdisciplinarité
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