Chantal DÉRY, Université du Québec en Outaouais, Canada
Péter DR. BAGOLY-SIMÓ, Humboldt-Universität zu Berlin, Germany
Depuis une trentaine d’année l’école a connue plusieurs changements : l’introduction de curriculums par compétences; la promotion d’approches pédagogiques favorisant le vivre-ensemble; l’intégration de l’étude des enjeux du 21e siècle dans les programmes, etc. Tout cela amène une certaine dé-disciplinarisation des matières scolaires (Reh, 2018), provoque une redéfinition des savoirs scolaires invitant même à leur recomposition (Audigier, Sgard et Tutiaux-Guillon, 2015) et appelle à réfléchir à de nouvelles manières de penser la place des connaissances et des disciplines dans les curriculums du 21e siècle (Deng, 2021).
La mise en place du domaine de « l’univers social » dans le programme de formation de l’école québécoise en 2001 et plus récemment du cours « Gesellschaftswissenschaften » (sciences sociales) pour les élèves de 5e et 6e année primaire berlinois (en 2015), sont des manifestations concrètes de cette mouvance. Or, dans les deux cas, ces cours sont issus de décisions politiques et reposent implicitement sur l’articulation de l’histoire et de la géographie mais sans que celle-ci ait fait l’objet d’un réel travail de réflexion quant à la recomposition disciplinaire et à la place des savoirs spécifiques à chaque discipline dans les programmes de sciences humaines et sociales.
Dès lors, quelle part de l’histoire et de la géographie retrouve-t-on dans ces programmes? Quels sont les principes sous-jacents à cette articulation? Quelle place/rôle pour le temps et l’espace, la géographie et l’histoire, et leurs méthodes respectives, dans chacun des curriculums? Quelles recompositions disciplinaires sont perceptibles en fonction des contextes nationaux?
C’est par la comparaison des programmes de sciences humaines et sociales primaires berlinois et québécois que cette communication propose de répondre à ces questions et, ce faisant, questionner le rôle du milieu scolaire comme terreau fertile pour un dialogue fécond entre l’histoire et la géographie.
Mots clés : Histoire|Géographie|Enseignement primaire|Berlin|Québec
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