Orlane ROUQUIER, UMR LISST, Université Toulouse Jean Jaurès, France
Christophe SOULARD, UMR Innovation, INRAE, France
Depuis les années 2010, on assiste en France à une montée en puissance des stratégies alimentaires locales, parfois accompagnées par le dispositif des projets alimentaires territoriaux (PAT) introduit par la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014. Les PAT promeuvent une approche holistique du système alimentaire et de ses acteurs, invités à engager une dynamique de transition alimentaire durable, qui soit processuelle et intégrative (Cohen & Ilieva, 2015). Cependant, la diversité des PAT interroge sur leur capacité à impulser les transformations qu’impliquent ces transitons (Maréchal et al., 2018). Notre recherche éclaire cette question en décrivant la diversité des modes de gouvernance alimentaire territoriale (Billion, 2017). A partir de l’analyse d’un échantillon de 31 PAT situés en région Occitanie, nous avons bâti une typologie des modes de gouvernance différenciés selon les acteurs impliqués, les modes de coordination mis en œuvre, et les moyens et financements octroyés au projet (Petrella & Richez-Battesti, 2012 ; Rey-Valette et al, 2014). Nos résultats montrent que le mode de gouvernance multi-partenarial prédomine, ce qui correspond au modèle prôné par le législateur. Le mode de gouvernance reposant sur la participation citoyenne est également présent, mais sous une forme plus discrète, souvent hybridée avec le premier mode. La gouvernance dominée par les acteurs publics reste minoritaire, et le fait de collectivités locales qui pilotent l’initiative. La gouvernance par les acteurs privés est rare, avec le cas d’une coopérative d’intérêt collectif. La réalisation de monographies correspondant à ces modes de gouvernance permet de repérer des facteurs d’intégration territoriale qui renforcent la dynamique impulsée par les PAT. Ces éclairages sont intéressants pour discuter la notion de transition comme processus de construction de politiques publiques intégratives dans les territoires.
Mots clés : alimentation|gouvernance|Occitanie|territoire|participation
A104370OR