Entre rester, partir pour revenir et quitter le village : rôles des mobilités d’orpaillage sur les régions agricoles non-minières en Guinée
L’exploitation artisanale de l’or connaît un fort développement en Afrique de l’Ouest depuis les années 2000 (Grätz, 2004; Chevrillon-Guibert et al., 2019). La Guinée est un exemple de cette dynamique qui implique plusieurs centaines de milliers de personnes. La croissance de l’activité extractive s’y accompagne d’une intensification des mobilités dirigées vers les zones aurifères (Bolay, 2016). Des zones non-minières sont ainsi impactées par le développement de l’orpaillage.
Les mobilités d’orpaillage conduisent-elles pour autant à un exode rural définitif depuis des zones agricoles non-minières ?
Basée sur des entretiens avec des agriculteurs-orpailleurs mobiles, cette présentation cherche à montrer que la diversité des stratégies de mobilités est en lien avec les conditions socio-économiques de départ. Certaines personnes s’investissent dans l’orpaillage sur le temps long en quittant définitivement leur village d’origine. Pour d’autres, l’extraction minière est un passage temporaire qui permet de financer une installation en ville ou, au contraire, une réinstallation dans leur village d’origine. Ces stratégies dépendent des catégories socio-économiques des orpailleurs et des opportunités de développement dans les lieux de départ. Elles sont aussi conditionnées par les revenus extractifs directement liés à la chance de trouver de l’or.
Ainsi, le développement des mobilités d’orpaillage favorise à la fois les départs et les réinstallations selon des modalités étroitement liées aux catégories sociales des agriculteurs-orpailleurs.
Mots clés : Orpaillage|Mobilités|Agriculture|Guinée
A104360RP