Entre passivité, négociation et diffusion : rôles des orpailleurs mobiles dans la gouvernance des ressources en Guinée
L’exploitation artisanale de l’or connaît un fort développement en Afrique de l’Ouest depuis les années 2000 (Grätz, 2004) qui s’accompagne d’une profonde transformation liée en partie à la mécanisation progressive des activités (Dessertine, 2016 ; Lanzano & Arnaldi di Balme, 2017).
La Guinée est un exemple de cette dynamique qui implique plusieurs centaines de milliers de personnes. La croissance de l’activité extractive s’y accompagne d’une intensification des mobilités dirigées vers les zones minières et des mobilités entre sites miniers à l’échelle nationale et internationale (Bolay, 2016).
L’exploitation artisanale de l’or est historiquement encadrée par un système de gouvernance mis en place et contrôlé par les autorités locales des sites miniers. Dans une première lecture, ce cadre s’impose aux orpailleurs mobiles. Ces derniers n’auraient-ils qu’un rôle passif dans la gouvernance de l’or ?
Basée sur des entretiens menés auprès d’orpailleurs mobiles, cette présentation cherche à montrer en quoi ces personnes jouent un rôle actif dans la gouvernance des ressources. À l’échelle du site minier les orpailleurs mobiles négocient les règles d’accès, d’encadrement et de taxation de leur activité. À l’échelle nationale et sous-régionale, ils contribuent à la diffusion de ces règles.
Si le système de gouvernance bénéficie économiquement aux autorités locales, il permet également de fournir un cadre et une sécurité aux orpailleurs mobiles, favorisant le développement de l’activité artisanale.
Mots clés : Orpaillage|Mobilités|Gouvernance|Guinée
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