La question migratoire, et les questions urbaines qu’elle soulève, sont particulièrement présentes dans le débat public. Elles ont trouvé un écho – tout relatif - dans le champ architectural, à travers publications, discours et prises de positions publiques, dans les médias, la presse spécialisée et généraliste quant aux espaces concrets de l'accueil, et sont apparues à ces occasions, des postures théoriques et pragmatiques extrêmement tranchées.
Le « camp » – le mot et la chose - se prête mal à la prise de distance requise comme un leitmotiv par les sciences humaines et sociales. Il reste un « objet » dérangeant dans le système démocratique pour ce qu’il représente, les effets qu’il génère et les réactions qu’il provoque. C’est un mot chargé de sens. De plus, son principe comme expression spatiale de l’accueil et de l’hospitalité atteint, et ce à chaque fois, rapidement ses limites. Mais les concepts théoriques d’hospitalité et d’accueil, eux non plus, ne suffisent pas pour penser des lieux : de nombreux auteurs contestent les politiques d’accueil, proposent des réformes notamment en terme juridique et politique mais évoquent rarement les formes de l’accueil en tant qu’espace concret, ou alors défendent l’existence d’espaces informels sans en expliquer leur développement et leur avenir.
Dans cette communication, nous nous proposons de revenir sur quelques camps - Grand Arenas (Marseille), La Linière (Grande-Synthe), la Porte de la Chapelle (Paris) - leurs contextes, les logiques et stratégies de leurs principaux acteurs, mais surtout sur les débats qu’ils ont pu provoquer dans le champ intellectuel et architectural. Ces débats ont porté sur la conception de ces objets, sur les batailles autour de leur nomination – camp, campement, lieu de premier accueil etc. - et plus largement sur leur légitimité, leur pertinence et leur possible reproduction comme solution de mise à l’abri a minima.
Mots clés : camp|accueil|réfugiés|architecte|migrant
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