En 2017, dans un texte réflexif sur l’expérimentation géographique, je développais une réflexion « Sur le bord de la route, ou comment habiter les bas-côtés », sans imaginer que ce texte écrit à propos des frontières de l’Afrique du Sud ferait un tel écho à la découverte du fonds de diapositives inédites de J. Gottmann à la BnF. Ces photographies mises à disposition du public en 2022 dévoilent un regard original porté sur des territoires en mouvement, à la fois dans le temps et dans l’espace.
J. Gottmann y exprime son attention au changement et aux transformations de l’espace de l’époque moderne à travers sa mise en mouvement personnelle. En plus d’une pratique personnelle de l’habiter tout à fait mobile tout au long de sa vie, ce sont des voyages d’exploration régionale (Virginie) ou de traversée des Etats-Unis, mais aussi des pérégrinations fréquentes en Europe, qui lui donnent l’occasion de s’essayer à la photographie et de produire des clichés dans lesquels nous pouvons lire sa pensée en évolution.
A travers cette communication, je reviendrai sur la position à partir de laquelle il prend un grand nombre des images du fonds, à savoir sur la route. Il se transforme ainsi en Géographe des Bords, de ceux qui « abordent, pour mieux en déborder » (Lieux publics.com[1]), les espaces qu’ils perçoivent et analysent. Il fait même souvent sans « abordage », photographiant depuis la voiture qui lui permet de traverser les lieux. Cette posture implique une relation au temps de la géographie qui sera interrogée ici : quelle(s) temporalité(s) pour une telle ponctualité spatiale, et/ou pour établir des liens entre ces moments solidifiés par des clichés ? Cette 2ème partie de la réflexion « sur le bord de la route » en géographie permettra ainsi de revenir sur « l’espace-temps né de la contrainte (…), restriction [qui] crée finalement un possible ».
[1] Source : <http://www.lieuxpublics.com/fr/actes-artistiques/360/la-geographie-des-bords-phase-1>.
Mots clés : mouvement|espace mobile|voiture|habiter|photographie
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