La ville de P'yongyang, capitale de la Corée du Nord, a beaucoup changé depuis sa reconstruction après la guerre de Corée à la fin des années 1950. Le début du 21ème siècle a connu des transformations urbaines et architecturales notables de certains quartiers. Qu'en est-il de la toponymie ? On le sait, les noms de quartier d'une ville sont porteurs, non seulement d'une identité sociale, mais sont aussi de lieux de mémoire. Pour les nouveaux quartiers, les noms choisis peuvent parfois être liés à des considérations historiques, de stratégies de développement ou à une vision politique futuriste qui est voulue performative. Le cas de la ville de P'yongyang est riche pour étudier l'évolution des toponymes de quartier. L'impossibilité d'aller sur le terrain pour une observation directe aujourd'hui en raison de la crise sanitaire, et le fait de ne pas pouvoir rencontrer ceux qui ont choisi les noms des nouveaux lieux, ont fait évoluer notre méthodologie. Nous nous sommes proposé d'accéder à l'information concernant les noms de lieux des nouveaux quartiers de P'yongyang à travers les sites internet nord-coréens qui les décrivent pour faire la publicité des avancées technologiques et des prouesses architecturales du pays. La fièreté des autorités concernant ces réalisations permet l'accès à des sources d'information utiles. Les sites consultés proviennent de sites destinés à l'interne comme le journal du parti du travail (Rodong sinmun) ou de sites ayant une visée internationale pour attirer les investisseurs et les touristes (version française du site Nae nara). La présentation de cette étude a pour objectif de contribuer à la réflexion sur la réalité de la Corée du Nord par le biais de la petite histoire des noms de lieux. Les lieux présentés ici concernent, entre autres, les quartiers de la rue Ch'angjon (Ch'angjon kori, 2012), de la rue des Scientifiques du futur (Mirae kwahakcha kori) ou de la rue "Aube" (Ryomyong kori, 2017).
Mots clés : Corée du Nord|P'yongyang|noms de quartier|toponymes|lieux de mémoire
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