A partir des années 1980, l’Etat nord-coréen construisit de nouveaux bâtiments religieux à P’yongyang, dotant ses associations étatiques religieuses de deux temples protestants, un temple bouddhique et une église catholique. Ces constructions rompaient avec la politique qui avait prévalu pendant les trois décennies précédentes : les bâtiments religieux (ou ayant appartenu à des structures religieuses) qui n’avaient pas été détruits, avaient été affectés à d’autres usages, non religieux. La construction de ces nouveaux bâtiments religieux s’interprète généralement dans le cadre plus large de la politique étrangère nord-coréenne des années 1980, cherchant à améliorer ses relations avec les Etats occidentaux et à répondre aux critiques visant sa politique religieuse.
Se focalisant sur l’église catholique Changch’ung, cette présentation s’interrogera sur les fonctions possibles de ce lieu. Les attentes diplomatiques nord-coréennes furent visibles dès sa construction ; l’Etat nord-coréen tenta (et tente encore sporadiquement) d’y associer le Pape et le Vatican. La fonction religieuse de cette église suscite de nombreuses interrogations en dehors de la Corée du Nord. Les 200 fidèles nord-coréens qui, selon les informations officielles nord-coréennes, la fréquentent le dimanche sont-ils de « vrais croyants » ? Hormis ces fonctions diplomatiques et religieuses, cette présentation s’intéressera plus particulièrement au rôle d’interface entre les deux Corées que peut jouer cette église, étant donné qu’elle a suscité la venue de membres du clergé sud-coréen.
Mots clés : Corée du Nord|Pyongyang|église catholique|Corée du Sud
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