Marie POUILLÈS GARONZI, Université Lyon II Lumière / ED 483 / UMR 5600 EVS IRG, France
Cette proposition de communication s’intéresse au phénomène frontalier induit par la Ligne Verte à Chypre. Dans le conflit gelé chypriote, la Ligne Verte reste un objet polysémique et polymorphe que nous proposons d’étudier ici. Ses multiples facettes seront analysées à l’aune de la crise sanitaire et géopolitique débutée en 2020 et toujours en cours à l’heure où ces lignes sont écrites (hiver 2022). Pendant cette communication, nous souhaitons aborder et décrire plusieurs acceptions tangibles et impalpables de la Ligne Verte chypriote. Même si les différentes frontières à Chypre seront introduites afin de contextualiser la communication pour plus de clarté, on se concentrera sur la Ligne Verte dans sa forme physique, puis aux ressorts intangibles créant une frontière « mentale » ainsi qu’à plusieurs conséquences et enjeux autour de celle-ci.
A l’hiver 2020, la pandémie de Covid-19 a provoqué une « refermeture » de la Ligne Verte dans le but de contenir l’épidémie sur l’île. Dans ce besoin de maitrise de crise sanitaire, la « refrontérisiation » de la Ligne Verte a mis en lumière des questionnements concernant la circulation des individus dans le pays, déjà limitée par la situation géopolitique liée au statu quo du « Problème chypriote ». Elle a reposé la question du schéma des futures négociations pour la réunification ou partition définitive de Chypre.
Même si les restrictions de passage à travers la Ligne Verte se sont amoindries à ce jour, cette communication mettra en exergue ce phénomène de « debordering » et « rebordering » brutal qu’a connu l’île, et les conséquences de ces décisions et matérialisations, notamment dans les futures négociations du règlement de la « Question chypriote ». Un (possible) terrain d’étude au printemps 2022 viendra étayer les arguments que nous souhaitons présenter lors de cette session d’étude. La question de l’ouverture et fermeture de la Ligne Verte à Chypre s’inscrit dans l’actualité des « border studies » face à son instabilité.
Mots clés : Chypre|Ligne Verte|frontière|debordering/rebordering|Covid-19
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