Sarah BERNARD, UMR CNRS 6042 GEOLAB - Université de Limoges, France
Nathalie BERNARDIE-TAHIR, UMR CNRS 6042 GEOLAB - Université de Limoges, France
Animées d’intenses mouvements circulatoires centrifuges et centripètes, multiscalaires et multi-temporels, internes et externes à la Polynésie et à l’Océanie, les îles polynésiennes s’inscrivent aujourd’hui dans un schéma de mobilités complexe et dialogique, confirmant la centralité tahitienne tout en révélant une forme de renaissance de certaines îles périphériques (Bernardie-Tahir et Bernard, 2021). Ces dernières voient converger vers elles de multiples flux dont des mobilités de retour d’hommes et de femmes aux trajectoires divergentes qu’il s’agit d’explorer en étudiant le retour des femmes. Après avoir majoritairement quitté leur île pour poursuivre leur scolarité ou leurs études à Tahiti ou ailleurs, les femmes dessinent le plus souvent des circulations multiscalaires entre leur territoire d’accueil et leur île, pendant les vacances ou lors de circonstances spécifiques. Pour autant, après plusieurs mois, années voire décennies, elles envisagent un retour plus définitif qui relève soit de l’évidence, soit de longues négociations et compromis, oscillant entre choix délibéré et contraintes plus ou moins explicites. Après le retour, la réinstallation et la réadaptation s’engagent en s’appuyant sur leur parcours antérieur. Selon le temps passé loin de l’île d’origine, le type d’intégration vécu (De Haas et Fokkema, 2001), les capitaux accumulés dans le territoire d’accueil, les liens maintenus ou non, etc., le retour prend différentes formes et peut être perçu positivement ou générer désillusion et frustration (Martínez-Bújan, 2016). Fondée sur une enquête qualitative menée à Ra’iatea (Îles Sous-le-Vent) et Rurutu (Australes) lors de différentes missions de terrain (2017-2020), cette communication a pour ambition de rendre compte de ce qui préside au retour des femmes, mais aussi de la manière dont elles vivent ce retour et dont elles en font (ou pas) un levier de transformation sociale, culturelle voire économique de la vie familiale et insulaire polynésienne.
Mots clés : Polynésie française|Îles|Femmes|Mobilités de retour
A104004SB