Marie FORGET , Université Savoie Mont Blanc , France
Vincent BOS, Université de Lorraine , France
Cette présentation souhaite démontrer que la transition énergétique, étant matériellement fondée, conduit à la construction sociale de ressources, comme le lithium, et de nouvelles formes de production d'énergie, comme l'énergie solaire. Le phénomène passe par des discours publics et entrepreneuriaux "verts" positivant ces formes d'extraction, présentées par leurs promoteurs comme des activités durables. Cela contribue à la fois à la transition énergétique locale et globale. Une approche géohistorique du territoire et la géohistoire des entreprises extractives (ancienneté, savoir-faire et ancrage territorial) dans la région permettent de mieux comprendre le tournant territorial en cours dans ces territoires de marge ainsi que la marchandisation locale des ressources dans le territoire que nous appelons : "Altiplania". D'un point de vue étatique et entrepreneurial, l'exploitation et les connexions locales du lithium et du solaire peuvent être analysées sous la forme d'un cycle extractif qui s'auto-entretient qui en renforçant une transition énergétique locale par des réseaux d'interconnexions locaux et en élargissant l'accès à l'énergie dans les zones reculées. Cependant, le processus peut également être lu comme un continuum de pratiques d'accaparement écologique développées par les acteurs miniers et énergétiques qui renforcent et même étendent les processus préexistants de marchandisation de la nature et d'accumulation dans la région à des fins extra locales et qui remettent en question le rôle que les politiques de transition énergétique. Les infrastructures associées peuvent ainsi jouer dans la création d'inégalités spatiales et d'(in)justices socio-environnementales et énergétiques.
Mots clés : lithium|matérialités|justice spatiale |énergie solaire|Andes
A103939MF