Le Familistère de Guise est un « nouveau musée » labellisé Musées de France à l’issue d’un processus de patrimonialisation soutenu par des acteurs politiques locaux. Dès sa mise en projet le musée est assimilé à un projet de valorisation culturelle, touristique. Le programme Utopia, fondé sur les valeurs prônées par le fondateur du Familistère (la dignité que le logement apporte au travailleur, l’éducation, la solidarité) prévoit le transfert de propriété et le phasage de la restauration du bâtiment, organise la recherche des fonds financiers et la constitution d’une équipe en charge de la vie culturelle du site. Aujourd’hui, à travers la restauration de la troisième aile du plais social, le programme campus poursuit l’ambition de faire du projet un levier de transformation économique et sociale du territoire, engageant des actions de formation, touristiques, culturelles et de développement de l’économie numérique.
Adossée à la petite ville de Guise, le Familistère prend place dans le territoire rural en décroissance du Pays la Thiérache. Une position enclavée au nord-est de la région des Hauts de France et une crise rurale ancienne sont à l’origine d’indicateurs de dépeuplement, de revenus et de taux d’emplois modestes et d’une faible capacité de la population à se déplacer. S’il est évident que cette communication interrogera le lien du musée à son territoire d’accueil, elle insistera sur la capacité du musée à faire ressource, au sens des droits culturels, soit à faire communauté (s). Deux ensembles de question permettront d’analyser ce cas. Le premier interrogera la place des collections dans la constitution de communauté(s) par leurs modalités d’enrichissement et leurs rapports à la création artistique, l’éducation et la formation. Le deuxième interrogera l’action culturelle du musée et sa capacité à fabriquer, à diffuser de nouveaux traits et valeurs par des réseaux, des appuis ancrés ou non dans le territoire.
Mots clés : musée|territoire|communauté|droits culturels
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