Analyse comparée des systèmes d’indemnisation français et québécois des biens résidentiels face aux risques côtiers
Julie DELANNOY, Université du Québec à Rimouski, Canada
Guillaume MARIE, Université du Québec à Rimouski, Canada
Catherine MEUR-FEREC, Universite de Bretagne Occidentale, France
Dans un contexte de changements climatiques et de concentration des enjeux humains et bâtis sur les côtes, les risques d’érosion et de submersion marines sont en constante augmentation, tant sur les côtes françaises que québécoises, et exacerbent la vulnérabilité des communautés côtières [1]. Dans ce cadre, les choix des résidents côtiers et des nouveaux acquéreurs quant à la localisation de leurs biens ou à la prise de mesures individuelles de réduction des risques peuvent atténuer significativement leur propre vulnérabilité et celles des territoires côtiers. À ce titre, la façon dont les dommages créés par les aléas côtiers sont indemnisés apparaît comme un facteur crucial à étudier [2].
Or, la question des rôles des systèmes d’indemnisation (fonds publics et dispositifs assurantiels) des biens résidentiels a été jusque-là peu étudiée par les chercheurs sur la gestion des risques côtiers [3]. S’il existe un consensus quant à l’importance de l’indemnisation, notamment assurantielle, dans la résilience économique et la reconstruction post-catastrophe [4], la capacité de tels systèmes à contribuer à la réduction de la vulnérabilité des territoires exposés et notamment à susciter des comportements individuels de mitigation des risques soulève encore des débats [5]. Ces questionnements font l’objet d’une recherche doctorale franco-québécoise débutée en octobre 2020.
La contribution de ces systèmes à la résilience des territoires pouvant différer en fonction des types de dispositifs d’indemnisation et de leurs articulations avec d’autres politiques publiques [4], l’approche comparée entre la France et le Québec apporte d’ores et déjà quelques éléments de réponse. En effet, bien que les systèmes d’indemnisation français et québécois reposent sur l’intervention des pouvoirs publics, des différences quant à l'intervention du privé et la prise en compte des risques côtiers pourraient induire des trajectoires de vulnérabilité distinctes elles aussi entre les deux territoires.
Mots clés : assurance|submersion|vulnérabilité |érosion
A103874JD