Cette communication vise à croiser deux questions. La première est l’actualité d’une thématique de recherche. Il s’agit de s’interroger sur le retour soudain de la question des communs dans la recherche en sciences sociales d’abord en sciences politiques puis en économie, droit, histoire et dernièrement en géographie et sur la scène politique. Cette question très présente au XIXe siècle est progressivement occultée au cours du XXe siècle avant de resurgir avec force au début du XXIe siècle.
Nous faisons l’hypothèse que les communs s’affirment en réaction à une géographie de l’abus de propriété qui a privilégié l’analyse de modes d’occupation improductifs ou destructifs en privilégiant des rapports de propriétés exclusifs et en marginalisant la question des négociations autour des usages. Les communs ont été mis en invisibilité durant plusieurs décennies et ont surtout été disqualifiés dans le cadre d’une géographie économique de la productivité sectorielle mais aussi d’une analyse fragmentaire du monde.
Notre seconde hypothèse est que les communs sont des modes de régulation liés à l’incertitude et à l’aléa permettant une gestion des conflits sur des ressources incertaines faisant l’objet de pressions divergentes. Or, aujourd’hui, dans un contexte de réchauffement climatique et de transformation accélérée des territoires habités entre spéculation foncière et déprise des activités humaines, les communs redeviennent une modalité organisationnelle particulièrement intéressante à interroger.
Enfin, nous proposerons une réflexion sur l’analyse territoriale de la permanence d’usages sur la longue durée permettant d’observer les organisations collectives productives à même de maintenir des cohabitations complexes sur le temps long.
Mots clés : Temps|biens communs|production|abus|cohabitation
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