Annabelle MOATTY, UMR RECOVER (INRAE/Aix-Marseille Université), France
Delphine GRANCHER, UMR LGP (CNRS / Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Université Paris-Est Créteil), France
Le 06/09/2017 l’ouragan Irma a traversé l’île binationale de Saint Martin aux Antilles. Ce petit territoire de 95 km² est partagé entre une Collectivité territoriale d’Outre-mer (COM) française au nord, et un État indépendant du royaume des Pays-Bas au sud (Redon, 2007). Le bilan humain s’élève à 11 morts et 2 disparus en partie française (Moatty et al., 2019), et le bilan matériel fait état de 95 % des bâtiments et infrastructures sinistrés (Gustin, 2017). Les bâtiments publics, dont les établissements scolaires, n'ont pas été épargnés et certains élèves n’ont pas été scolarisés pendant deux mois (Moatty et al., 2020). L’ampleur des dommages s’explique en partie par la magnitude du cyclone (cat. 5), mais aussi par le non-respect des règlements d’occupation des sols (y compris pour les bâtiments publics), ainsi qu’au non-respect des normes de construction. Au-delà des difficultés en termes de redémarrage des activités sur le territoire et de réorganisation des structures de gouvernance, la destruction des bâtiments publics tels que la préfecture, la gendarmerie ou encore les écoles revêt une portée symbolique forte pour les populations. La nécessité de reconstruire “vite et mieux” se fait ressentir au sein de l’opinion publique. Pour ce faire, et en respectant le statut d’autonomie négocié par Saint-Martin avec la métropole, l’Etat et la COM ont signé un protocole de coopération pour mettre en œuvre une reconstruction “exemplaire”. La partie financière du protocole visait notamment à donner les moyens aux autorités de financer la reconstruction - préventive - des biens publics. A travers trois exemples concrets (préfecture, écoles et infrastructures sportives), cette communication a pour objectif de retracer les trajectoires de reconstruction des bâtiments publics. Elle identifie pour chaque trajectoire des périodes et des effets de seuil, permettant ainsi d’afficher les temps forts de la gouvernance du risque cyclonique et plus largement celle du territoire.
Mots clés : Post-catastrophe|Vulnérabilités|Ressources|Irma|Saint-Martin
A103802AM