Silvia FLAMINIO, Institut de géographie et durabilité / Université de Lausanne, Switzerland
Joëlle SALOMON CAVIN, Institut de géographie et durabilité / Université de Lausanne, Switzerland
Des travaux récents en géographie ont montré comment les confinements mis en place pour ralentir la pandémie du Covid-19 ont suscité de nouveaux rapports au vivant et aux animaux (Turnbull et al., 2020). Les humains, depuis leurs domiciles et à travers les médias et les « rencontres digitales » (Ibid.), auraient accordé davantage d’attention au vivant. Les incursions d’animaux en ville ont été particulièrement médiatisées, réinterrogeant la place de ces non-humains dans un milieu souvent représenté comme l’antithèse de la nature (Heynen et al., 2006).
Dans le cadre d’une étude exploratoire sur l’évolution des relations à l’animalité urbaine avant, pendant et après les confinements en Suisse romande, nous avons construit un corpus d’articles de presse publiés entre mars 2019 (soit un an avant le premier confinement en Suisse) et juin 2021. Les sources médiatiques, malgré leurs biais (dramatisation, personnification, intérêt pour la nouveauté, etc.), constituent des sources précieuses pour suivre la trajectoire des relations à l’environnement (Boykoff & Boykoff, 2007). En prenant appui sur la dichotomie caractéristique des relations humains-animaux mise en avant par Gibbs avec la formule ‘killing and caring’ (2020), deux hypothèses guident notre exploration du corpus :
- l’enfermement et l’isolement des humains a renforcé l’expression de formes de soin à l’égard des animaux en ville ;
- la co-présence accrue avec des espèces non désirées (Blanc, 2000) a conduit à une médiatisation plus importante de formes de prédation.
Pour tester ces hypothèses, nous avons eu recours à l’analyse de contenu et l’analyse des données textuelles (avec la plateforme opensource TXM). Nos premiers résultats tendent à montrer qu’il n’y a pas de rupture nette dans la médiatisation des relations de soin ou de prédation en lien avec les confinements malgré le renforcement d’un souci pour l’observation et la connaissance des animaux urbains.
Mots clés : relations humains-animaux|animalité urbaine|Covid-19|confinements|presse quotidienne régionale
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