La réponse initiale à Covid-19 au Sénégal a d'abord été à dominante médicale (notamment en milieu hospitalier, relèguant la prise en charge extra-hospitalière au second plan) et centralisée. Les contraintes budgétaires au sein des familles, liées à l'application des mesures restrictives comme la limitation des déplacements et le couvre-feu, ont entraîné des réactions de rejet comme le refus de la mise en quarantaine de patients, la violation des mesures de confinement, des émeutes qui ont culminé en début mars 2021. Les actions du pouvoir municipal se sont, durant la première année de la pandémie, données à lire par la mise à disposition de divers produits (masques, gel hydro-alcoolique, thermoflash, bacs à eau...) et denrées de première nécessité (riz, huile, sucre...) au bénéfice des populations. Paradoxalement, ces actions allaient de pair avec une explosion des cas qui suggèrent des stratégies inadaptées ou qui posent problème. Ma présentration s'attache à mettre en relief les actions communautaires (des associations sportives et culturelles, des groupements de protection fémininine ou mbotay, des marraines de quartier ou badjenou gokh...), en matière de communication sur les risques et des interventions acceptables par tous dans les quartiers de Dakar. Elles ont joué un rôle déterminant dans la baisse des cas et interpellent sur l'approche de la décentralisation et du transfert des compétences (pas nécessairement financières) à l'échelon de base.
Mots clés : Covid-19|agir|populations|pouvoir local|Dakar, Sénégal
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