Le RER C est composé de 187km de voies, de 84 gares et de huit branches lui conférant son surnom de « pieuvre ». Contrairement aux autres RER, le RER C affiche un trafic plutôt stable. Il propose même sur une grande majorité de ses parcours une offre surcapacitaire et semble, dans certains cas, être désajusté des attentes des usagers. Plusieurs tentatives de rééquilibrage de l’offre ont été entreprises mais ont échoué devant les revendications d’acteurs du territoire.
Pour cette recherche, nous nous saisissons d’approches géohistoriques qui nous permettent de mettre en évidence « les permanences, inerties et transformations imposées » (Jacob-Rousseau 2009, p.212). Cette communication propose d’interroger la manière dont les acteurs de la production et de l’exploitation d’une ligne de RER gèrent la nécessité d’adapter une ligne à différents facteurs territoriaux. Je formule l'hypothèse que les héritages techniques, socio-politiques et territoriaux rendent très difficile la remise en cause des équilibres socio-politiques et territoriaux existants.
Pour y répondre, nous nous sommes saisis :
-De grilles horaire du RER C et des trains du quotidien qui le précédaient (depuis les années 1950) pour voir si et comment le RER C a réussi ou non à s'adapter depuis sa mise en service.
-D’un corpus d’articles de presse régionale afin de faire une retranscription des crises et des revendications sur les vingt dernières années.
-D’une vingtaine d’entretiens semi-directifs afin d’interroger, du point de vue de l’exploitant, les difficultés à passer à l’action.
De cette recherche ressort une i) grande permanence des plans de transport, ii) un rôle prédominant des acteurs dans la conservation de ces plans de transport et iii) une incapacité des décideurs à proposer des solutions qui fassent consensus, freinés par l’imbrication du RER C dans des systèmes plus grands (TER, TGV) qui nécessitent l’intervention d’un nombre plus grands d’acteurs.
Mots clés : RER C|Héritage|Permanence|Conflit|Géographie historique
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