Manon TROUX, Université Paris Nanterre, France
Casablanca, capitale économique et plus grande ville du Maroc, fait aujourd’hui partie des cinq métropoles africaines les plus attractives. Dans un discours prononcé le 11 octobre 2013, le Roi Mohammed VI expose sa volonté de faire de Casablanca un « pôle financier international ». Cette ambition se concrétise progressivement par le biais des projets urbains mis en œuvre. Dans la partie Est de la ville, en dix ans, deux lignes de tramway et une gare TGV (pour accueillir la première ligne à grande vitesse du continent) ont été construites. Cette dynamique métropolitaine bouleverse les équilibres et les conséquences peuvent être très visibles. Cette proposition de communication propose d’étudier les effets des transformations socio-urbaines en cours sur un quartier populaire emblématique de Casablanca. Dans le quartier de Hay Mohammadi, les baraques du plus ancien bidonville de la ville ont été détruites en 2016, et les immeubles des cités ouvrières menacent de s’effondrer. Dans ce parc de logement dégradé, des chambres continuent d’être louées : ce sont les derniers loyers abordables pour ce quartier péricentral dans la métropole. L’analyse proposée mobilise un corpus de trajectoires résidentielles d’habitants d’hier et d’aujourd’hui. Ces récits de vie, croisés avec une étude cartographique des transformations urbaines depuis la période coloniale, permettront de révéler les invariants et les spécificités des mutations actuellement à l’œuvre, pour mieux saisir ce qui se joue dans ces quartiers populaires en transition, entre délaissement et reconquête dans le cadre de l’internationalisation de la ville.
Mots clés : métropolisation|quartier en transition|quartier populaire|logement dégradé|trajectoires résidentielles
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