Vincent BERDOULAY, UPPA, France
Olivier SOUBEYRAN, UGA, France
En s’intéressant aux changements globaux qui affectent l’environnement, la pensée géographique est confrontée à des défis épistémologiques et théoriques qui vont bien au-delà du regard rétrospectif. Par son versant aménagiste, la géographie doit se pencher aussi sur l’approche à suivre pour envisager l’action dans le futur, que ce soit à court ou plus long terme (Berdoulay & Soubeyran, 2020). Or, s’il est un défi majeur que posent à l’action les changements globaux, c’est bien celui de l’incertitude qui peut les caractériser. Et ce, sous trois aspects : celui de l’occurrence d’un évènement environnemental imprévu ou imprévisible (du type catastrophe), celui de ses propres conséquences potentiellement catastrophiques, et celui des conséquences provenant de décisions aménagistes. La question du temps – thème du congrès – devient celle de l’anticipation face à la menace.
La communication examinera les grandes logiques d’action qui sont mobilisées ou mobilisables en aménagement ou planification environnementale face à l’incertitude que fait peser la menace. Il est alors possible d’identifier plusieurs figures majeures de l’anticipation qui sous-tendent l’action et visent à la justifier. Elles se caractérisent par leur façon de répondre à une incertitude dont le degré va du probable au plus fondamental (l’incertitude radicale) : prévision, prévention, précaution, préemption… Si ces figures de l’anticipation se combinent souvent dans la pratique, leur identification permet d’étudier leurs tenants et aboutissants pour mieux fonder les logiques de l’action aménagiste face à l’incertitude.
Mots clés : Aménagement|Anticipation|Logiques d'action
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