Maya MANZI, Universidade Católica do Salvador (UCSAL), Brazil
Au Brésil, comme dans d’autres pays du Sud global, durant la pandémie du COVID-19, le droit au logement s’est transformé en une question de vie ou de mort. Les évictions annoncées par le gouvernement fédéral ont continué malgré les mesures de restriction prises par les municipalités et les états qui demandaient à la population de « ficar em casa » (rester à la maison). En réaction à ces violations des droits humains fondamentaux, des mouvements sociaux, organismes non-gouvernementaux et chercheur.es venant des quatre coins du pays ont lancé une campagne nationale « Despejo Zero - Em defesa da vida no campo e na cidade » (Zéro Éviction – Pour la défense de la vie en campagne et en ville), afin de définir collectivement des stratégies pour empêcher les évictions en pleine pandémie. Cette campagne se déroule également à l’échelle internationale sous l’égide de l’Alliance internationale des habitants.
L’objectif de notre recherche est d’explorer la dimension spatiale et multiscalaire de l’action collective brésilienne qui s’est concrétisée au sein de cette campagne aux échelles internationale, nationale et locale. Pour ce faire, notre principale méthode de recherche consiste en l’analyse des médias sociaux qui, considérant les restrictions imposées par le contexte pandémique, ont servi de canal principal pour partager les informations sur les actions collectives organisées dans les lieux où les acteurs sociaux se sont mobilisés. Les résultats de notre analyse montrent les types d’alliance créés, les stratégies déployées, les principaux obstacles et effets rencontrés, de même que leur portée socio-territoriale à court, moyen et long termes. Cette recherche a pour but de contribuer au développement d’une « géographie(s) des mobilisations » (Pailloux et Ripoll, 2019) qui puissent aider à la compréhension spatiale de l’action collective dans différents contextes historiques et géographiques, pouvant ultérieurement faire part d’études comparatives transnationales.
Mots clés : Évictions|Pandémie du COVID-19|Mouvements sociaux|Droit au logement|Droit à la vie
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