Géohistoire de l’environnement et des paysages : un retour sur le passé ou un renouvellement de la démarche ?
L’intégration de la temporalité dans la dimension spatiale a suscité de nombreuses réflexions de la part de plusieurs disciplines comme la géographie, l’histoire, l’écologie, et à une moindre mesure l’économie, la sociologie ou l’ethnologie. Cette remarque est particulièrement vraie autour des objets environnementaux et paysagers autour desquels se développe depuis plusieurs décennies un vaste champ de recherches (Valette, Carozza, 2019), où apparaît une prolifération de termes (histoire de l’environnement, paléo-environnement, éco-histoire, écologie historique, géoarchéologie, archéogéographie, micro-storia, géohistoire, géographie historique…). Chaque discipline utilise un terme ou propose une recomposition terminologique qui au-delà du foisonnement entretient un certain flou (Chouquer, Watteaux, 2013).
Dans ce contexte qui représente à la fois une forme de richesse, de diversité mais aussi parfois de confusion, comment s’y reconnaître ? Quelle démarche et quel est le terme à privilégier ? Nous proposons d’utiliser le terme « Géohistoire », vidé de son sens braudélien et dans un sens générique, c’est-à-dire une démarche qui utilise les sources et/ou l’information historique pour comprendre les organisations spatiales. Dans le mot Géohistoire, le préfixe géo s’intéresse à l’espace et histoire au temporel. Avec ce sens, la géohistoire permet d’intégrer, tout ou partie, des démarches connexes. Elle peut aussi être considérée comme une inter-discipline (Courville, 1995) c’est-à-dire une boîte à outils qui permet d’éclairer certaines problématiques environnementales et paysagères dans la durée (Valette, 2019). Aujourd’hui, de nombreux scientifiques mettent en place des démarches géohistoriques sans réellement utiliser le terme. L’inter-discipline de la géohistoire de l’environnement et des paysages est au carrefour d’approches, favorable aux hybridations spatio-temporelles (de plusieurs millénaires à des décennies, de l’échelle monde à la parcelle).
Mots clés : Géohistoire|Environnement|Paysage|Hybridation|Inter-discipline
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