Wilderness et rewilding : des dispositifs pour repenser la cohabitation entre humains et non-humains en Europe
Alexandra LOCQUET, Laboratoire - Ladyss UMR 7533 , France
Stéphane HÉRTIER, Université Grenoble Alpes - Laboratoire PACTES, UMR 5194, France
Depuis la fin des années 2000, des initiatives en faveur de la wilderness émergent en Europe. Elles ont suscité une résolution du Parlement européen en 2009 et mobilisé des acteurs scientifiques et associatifs promouvant l’identification d’espaces, dédiés au déploiement de processus naturels spontanés (Locquet et Héritier 2020). Selon les pays, le terme a donné lieu à des déclinaisons spécifiques permettant de désigner les territoires concernés (wild land) ou les manières d’augmenter la naturalité de ces aires (rewilding, libre évolution) (Locquet, 2021). En Europe, les aires de wilderness, envisagées sur de vastes superficies sont souvent associées à des projets de rewilding (Morizot 2020; Locquet 2021; Pettorelli, et al., 2019), qui ouvrent des réflexions écologiques et spatiales autour de la réintroduction de grands herbivores et la cohabitation avec les autres usages sur les territoires.
La communication discute ici, à partir d’une lecture géographique, la manière dont les projets de wilderness, les discours relatifs à leur promotion et les actions de rewilding qui y sont associés constituent des leviers pour repenser les relations entre humains et non-humains. L’analyse des dispositifs mis en place en faveur de la wilderness, de la bibliographie et d’entretiens menés auprès des principaux acteurs intervenant sur ces questions permettent de montrer comment ces projets sont envisagés comme moyen de favoriser des modes de cohabitations entre humains et non-humains dans des territoires anthropisés ou densément occupés.
Mots clés : biodiversité|wilderness|rewilding|cohabitation humains/non-humains|herbivores
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