Etienne GRESILLON, Université d'Orléans, UFR LLSH, France
Longtemps rétive à se positionner dans les grands débats sur la défense de l’environnement et la protection de la nature, l’Église catholique a opéré avec Jean Paul II, puis surtout avec François une véritable conversion écologique marquée par un engagement inconditionnel en faveur de la défense de la Création (Grésillon et Sajaloli, 2015 ; Sajaloli et Grésillon, 2019 ; Grésillon et Sajaloli, 2020). L’encyclique Laudato si, publié en 2015, par François constitue ainsi un véritable plaidoyer pro domo pour un plus grand respect de la nature par les êtres humains. Elle propose ainsi un nouveau rapport au vivant et définit les termes d’une autre place des sociétés au sein de la planète.
Si ce texte a motivé beaucoup de commentaires et de travaux au sein des cercles de pensées chrétiens (Danroc et Cazanave, 2017 ; Collectif, 2017 ; Revol et alii, 2017), rares ont été les exégèses examinant les conceptions de l’écologie mobilisées par l’encyclique et le nouvel ordre spirituel et profane devant régir les liens nature-sociétés.
Cette proposition retrace les trajectoires spirituelles de l’Église en faveur de l’environnement en les resituant tout à la fois dans l’évolution scientifique des concepts inhérents à l’écologie et dans la montée en puissance des questions d’environnement dans la société civile et en politique. Elle développe ensuite, à partir d’une lecture attentive de Laudato Si reposant sur des outils d’analyse textuelle, la vision catholique du vivant et des liens êtres humains-nature. Elle décrypte enfin, sur un plan économique, le nouvel ordre du monde développé par François, qui, en percutant frontalement le système libéral dominant, suscite de vives réactions, tant dans la communauté chrétienne que dans l’ensemble du monde profane occidental.
Mots clés : Religion catholique|nature|écologie|relations humains-vivants|sacré
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