Christine MARGETIC, Université de Nantes, France
Rapprocher agriculture urbaine (Nahmias, Le Caro, 2012) et projet urbain sous une autre forme que le jardin est en forte progression ces dernières années, l’agriparc (Jarrige, Perrin, 2017) ou l’agroquartier reflétant un « retour aux sources » pour des sols historiquement agricoles. Pour des collectivités confrontées à un questionnement alimentaire renouvelé, l’agriculture devient un outil d’action publique (Ernwein, Salomon-Cavin, 2014), et son institutionnalisation prend forme conjointement à l’émergence de nouveaux modes de faire la ville. En effet, créer ou recréer une ferme dans un tissu urbain ne va pas de soi. Se posent des questions réglementaires (documents d’urbanisme, bâti, etc.), en termes d’attractivité pour de futurs installés ou encore autour de l’acceptabilité de ces fermes par les habitants du quartier, voire leur plébiscite.
Dans Nantes, plusieurs fermes urbaines existent ou sont en projet, dans une diversité de quartier et sous plusieurs formes : un quartier historiquement maraîcher et des fermes professionnelles (Doulon), un quartier prioritaire politique de la ville et une ferme d’insertion (Dervalières), un quartier en renouvellement urbain et une ferme multiservicielle (Ferme des 5Ponts).
Cette concentration d’expériences récentes sur Nantes interroge, ce dynamisme valant aussi pour d’autres communes de la métropole. Une publication précédente (Margetic, 2021) avait mis en avant le processus ayant abouti à l’installation effective de cinq agriculteurs sur la ZAC Doulon-Gohards. Après une présentation des sites, l’objectif est de poursuivre la reflexion sur les acteurs de l’agrarisation de la ville, en interrogeant tant les agriculteurs installés et leurs liens avec les habitants pour Doulon, et les acteurs et leurs attentes (habitants …) lies aux deux montages de projets pour les autres quartiers.
Mots clés : Ferme urbaine|projet urbain|insertion|mobilisation habitante|Nantes
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