Inscrite à l’agenda des grandes organisations internationales depuis la fin du XXème siècle (Billé et al., 2006 et 2007), la gouvernance des zones côtières est devenue un objet d’études de tout premier ordre avec la montée en puissance de la problématique de changement climatique (Rockstrom et al., 2009 ; GIEC, 2014 ; Steffen et al., 2015).
Au Nord du Sénégal, la zone estuarienne du fleuve Sénégal est devenue l’une des zones d’accumulation de risques hydrologiques particulièrement surveillée du fait des dynamiques d’anthropisation à l’œuvre (Sy et al., 2015) et des impacts du changement climatique (Vedeld et Coly, 2015). Renvoyant à un jeu d’échelles complexe du fait du déploiement de politiques de développement variées au sein et entre les États partageant les eaux du fleuve Sénégal depuis les indépendances, l’analyse de la gouvernance de ces conséquences interpelle directement les sciences sociales : quels modèles d’action collective faut-il déployer afin de rendre soutenable la trajectoire de développement de la zone estuarienne ? Ou, plus précisément, prenant acte du fait que les « politiques du désastre » (Dill et Pelling, 2010) déployées en 2003 afin de répondre à un phénomène d’accumulation des risques menaçant de devenir incontrôlable n’ont pas constitué un épisode « disruptif » susceptible de réorienter le pilotage du système estuarien (voire ont aggravé la situation), quelles sont les inflexions à apporter à la gouvernance de la zone estuarienne afin de la rendre plus « résiliente» (Pelling et Blackburn, 2013) ?
Afin de renseigner ces questions, nous proposons de déplier la « scène urbaine » (Decrop et al., 1997) de Saint-Louis dans une perspective multi-échelles en procédant à une caractérisation géophysique et politico-institutionnelle de l’espace territorial concerné puis en insérant l’analyse de l’urbain entre les niveaux infra et supra.
Mots clés : développement|soutenabilité |géographie post coloniale|politiques du désastre|trajectoires de développement
A103055CB