Les « réserves de substitution », qualifiées de « méga-bassines » par leurs opposants, sont des « ouvrages artificiels exclusivement destinés à l’irrigation permettant de capter à l’hiver des volumes [d’eau] jusqu’à présent prélevés à l’étiage » (Grimonprez, 2019). A l’heure du changement climatique et d’un nécessaire ajustement des politiques agricoles, celles-ci font l’objet de grands projets principalement localisés dans les bassins « Vienne-Creuse » et « Loire aval et côtiers vendéens ». Elles cristallisent les différends entre plusieurs conceptions de la transition agricole et du partage de la ressource en eau.
La proposition de communication suivante s’appuie sur une recherche de mémoire de master 2 sous la direction de Régis Barraud et Farid Benhammou. Celle-ci sera adossée à un stage de six mois auprès du service eau de la direction de l’environnement du pôle développement économique et environnemental (DEE) de la Région Nouvelle- Aquitaine entre février et juillet 2022 au sujet des « Pressions quantitatives sur la ressource en eau et conflits d’usage en Région Nouvelle-Aquitaine ». Le travail aura pour but de réaliser un diagnostic des pressions quantitatives sur l’eau par bassin en Région Nouvelle-Aquitaine en amont de la création d’un groupe de réflexion sur la gestion de l’eau dans cette région classée à 75% en zone de répartition des eaux (ZRE).
La communication viserait à revenir sur les enjeux conflictuels des réserves de substitution, grands projets découlant officiellement de la stratégie nationale d’adaptation au changement climatique et faisant l’objet de contestations dans l’ouest français. Le cas spécifique du Marais Poitevin, zone estuarienne historiquement canalisée par les moines maraichins (Charles, 2013) où l’eau constitue un régulateur environnemental et un patrimoine important, serait abordé. Finalement, les perspectives de régulation de la pression quantitative sur l’eau dans ce contexte de changement climatique seraient interrogées.
Mots clés : réserves de substitution|eau|transition agricole|changement climatique
A103034MP