Théophile PLOUVIER, TVES (ULR4477), Université du Littoral Côte d'Opale, France
Souvent essentialisés comme des territoires où vivre son homosexualité serait plus compliqué que dans les grandes villes, les espaces périphériques (villes moyennes, petites villes, campagnes, banlieue) pâtissent d’une image plus intolérante et conservatrice vis-à-vis des normes sexuelles (Halberstam, 2005). Pourtant, dès les années 1990, des recherches en sciences sociales ont mis en évidence des réalités plus nuancées pour ces individus vivant à l’écart des grands centres urbains. Loin de la grande migration des gays des années 1970 visant à fuir l’oppression des communautés rurales pour rejoindre les grandes villes où commencent à se former les premiers quartiers gays, nombre d’homosexuels parviennent aujourd’hui à vivre épanouis et à organiser des formes de regroupements communautaires en accord avec les modes de vie locaux (Gray, Johnson, Gilley, 2016 ; Phillips, Shuttleton, Watt, 2000).
Dans la lignée des travaux cités précédemment, cette communication vise à présenter les premiers retours d’une étude sur l’homosexualité masculine et l’homophobie menée à l’échelle de la région des Hauts-de-France. En se basant sur le concept de métronormativité (Halberstam, 2005), elle abordera en particulier les spécificités méthodologiques nécessaires à la déconstruction du biais métropolitain qui entoure communément l’étude des homosexualités, notamment en s’attardant sur l’importance des cultures et des modes de vie locaux, mais également du statut que chaque territoire occupe dans le paysage régional, indépendamment de la taille des villes (Muller Myrdalh, 2016). Ces spécificités seront abordées en partie au travers de la mise en place du protocole d’enquête et de sa diffusion, mais également au travers d’un regard critique sur la représentativité de l’échantillon. Enfin, seront présentés les premiers résultats permettant de caractériser géographiquement les perceptions homophobes des hommes ayant des attirances homosexuelles vivant dans la région.
Mots clés : Homosexualité masculine|Homophobie|Etude régionale|Métronormativité
A102988TP