Alexis GONIN, Université Paris Nanterre/ Laboratoire LAVUE, France
La transition est récemment devenu un concept directeur des programmes français de lycée en géographie, notamment pour les classes de Seconde. Il prend le relai de celui de développement durable pour rendre compte des grandes transformations et défis de notre époque. Mais les mutations sociales (accroissement des inégalités) et écologiques (dérèglement climatique, extinction des espèces) de l’Anthropocène (Larrère et Beau, 2018) et les incertitudes qui les accompagnent (franchissement des limites terrestres et découverte de points de bascule planétaire) ne peuvent se réduire à des changements systémiques cohérents et linéaires tels que la notion de transition les dénote quand elle est définie en toute rigueur.
Après être brièvement revenu sur une définition de la notion de transition (Gonin, 2021), cette communication propose d’en questionner la pertinence pour appréhender les mutations et incertitudes de l’Anthropocène. Cette démarche critique permet de faire prendre aux élèves la mesure de la complexité de notre monde, mais risque de les laisser désemparés face aux changements, potentiellement catastrophiques (Gemenne et Rankovic, 2019), qui se dessinent. On prend alors le parti de travailler tout de même le concept de transition avec les élèves, mais, en géographe, dans sa dimension territoriale (Calame, 2015; Rouillé D’Orfeuil, 2018). La transition territoriale offre alors un cadre pour comprendre la complexité du monde contemporain, et une prise pour mettre en œuvre des changements systémiques. L’enseignement de géographie participe alors pleinement à la formation de nos élèves comme citoyens de l’Anthropocène, en soutenant leurs envies d’agir
Mots clés : Transition|Territoire|Complexité
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