Frédéric SAFFROY, IRHiS (Lille), France
A la veille de la Grande Guerre, le SGA (IGN) ignore le SHOM. Les deux organismes militaires répondent à des besoins différents, travaillent avec des référentiels distincts et produisent des cartes incompatibles. L’anglais les différencie mieux que le français, avec les charts, cartes marines, et les maps, cartes terrestres.
En 1915, les opérations aux Dardanelles conduisent les cartographes français et anglais, topographes et hydrographes, à produire ensemble une cartographie combinée terre-mer de la presqu’île de Gallipoli, nécessaire aux débarquements et à l’appui-feu naval. Des géographes, tel E. de Martonne, sont mis à contribution, ainsi que la photographie aérienne. Ces innovations sont améliorées par les Espagnols pour le débarquement d’Al-Hoceima en 1925.
Celui-ci est étudié par les Américains pour préparer ceux de Guadalcanal et d’Afrique du Nord en 1942. Cette expérience permet aux Alliés d’élaborer des cartes combinées, enrichies d’importants dossiers de renseignements, pour les débarquements de 1944 en Normandie et en Provence. Ces cartes sont les ancêtres des cartes de commandement terre-mer actuelles, fruits du travail de multiples services militaires et civils, offrant aux analystes et aux opérationnels une information géographique situationnelle optimale.
Elle n’est désormais plus réservée aux militaires, mais est mise à disposition de tous pour faciliter l’action des institutions, des collectivités territoriales et de l’État dans les domaines réglementaires, de l’aménagement du territoire ou encore de la gestion des espaces naturels.
Mots clés : Littoral|Limite terre-mer|Débarquements|Dardanelles|Provence
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