En France, la part de personnes âgées de 60 ans et plus est en forte et constante augmentation : alors qu’elle était de 20% en 2000, elle est de 26,4% en 2020 et sera de 32,8% en 2050. La question du logement est au coeur de ce bouleversement démographique. En effet, le désir de vieillir à domicile est largement majoritaire chez les retraités et nécéssite «des conditions de logement adaptées, notamment s’agissant des caractéristiques des logements en termes de taille, de confort, ou encore d’accessibilité » (Caisse des Dépots, 2019).
L’objectif de ce travail est d’étudier les caractéristiques des logements des seniors et d’analyser les ajustements réalisés lors de mobilités résidentielles intervenant en phase de retraite. En France, près d’un quart des retraités a déménagé après le passage à la retraite, que nous appelons ici retraités mobiles. Quels types de logement privilégient-ils ? En fonction de quels critères ? L’article s’appuie sur l’exploitation des données du recensement de la population française de l’INSEE de 2017 qui renseigne à la fois les caractéristiques individuelles (âge, niveau d’éducation, statut conjugal, nationalité) et les caractéristiques du logement (surface, type de logement, ancienneté du logement, localisation dans un espace urbain ou rural). Les estimations de modèles probit montrent des différences significatives entre logements occupés par les retraités et les non retraités d’une part, et entre ceux occupés par les retraités mobiles et non mobiles d’autre part. Ce travail cherche à alimenter les réflexions des acteurs publics, des milieux professionnels et des spécialistes du logement par une compréhension approfondie des logements occupés par les retraités et des ajustements résidentiels intervenant en période de retraite. Les spécificités de la demande d’habitat des retraités pourraient avoir des conséquences notables sur les marchés immobiliers.
Mots clés : logement|mobilité résidentielle|vieillissement|démographie|immobilier
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