Clarice HORN, 6t-bureau de recherche, France
Julie CHRÉTIEN, 6t-bureau de recherche, France
Sébastien MARREC, Laboratoire de géographie et d'aménagement ESO, France
Pour permettre des mobilités sécurisées et distancées pendant la pandémie de COVID-19, la ville de Paris a mis en place 50 kilomètres de pistes cyclables en un temps record, utilisant les méthodes issues de l’urbanisme tactique. Quel a été l’effet de cette intervention sur la pratique du vélo à Paris ? Après le premier confinement, le bureau d’études 6t a mené une enquête pour la ville de Paris auprès de 1483 usagers des « coronapistes » parisiennes. Cette enquête documente les usages de ces pistes, et étudie plus particulièrement les profils et pratiques des néocyclistes ayant commencé à utiliser le vélo depuis la fin du premier confinement, un peu plus de deux mois avant l’enquête. Elle révèle, d’abord, que les coronapistes sont principalement utilisées pour des déplacements domicile-travail : 68% des enquêtés se déplacent pour ce motif. Elles soutiennent une pratique quotidienne : 66% des usagers des coronapistes utilisent le vélo tous les jours ou presque. L’enquête montre également que les coronapistes ont rempli leur rôle : 44% des usagers de ces voies sont des néocyclistes, et 86% d’entre eux utilisaient les transports en commun avant le confinement. Les coronapistes ont bien permis à ces usagers de se déplacer de manière distancée, contribuant ainsi à limiter la propagation du virus. 78% des néocyclistes déclarent avoir pu changer d’itinéraire grâce à l’aménagement des coronapistes ; cela suggère que la création de ces itinéraires sécurisés a été un réel levier au service du changement de comportement. Enfin, l’enquête met en lumière la progressive diversification des profils des cyclistes depuis le déconfinement : 45% des néocyclistes sont des femmes, contre 40% des cyclistes parisiens dans leur ensemble.
Mots clés : vélo|COVID-19|pistes cyclables|transport|mobilité
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