Loréna CLÉMENT, Université Paris Nanterre - LAVUE, France
Tandis que la dématérialisation des services publics s'accentue en France, l'accès physique des habitants des quartiers prioritaires aux structures qui les aident à créer leur entreprise représente un enjeu de politique territoriale depuis la réforme de la politique de la ville en 2014. L'accueil des habitants des quartiers répond à un souci de justice spatiale de la part des acteurs politiques nationaux qui entendent lutter contre les inégalités spatiales, économiques et sociales par le soutien à l'entrepreneuriat. A travers l'exemple du déploiement de l'accompagnement à la création d'entreprise dans plusieurs quartiers, la proposition de communication explicite ce que ces acteurs définissent comme la justice, quels sont les moyens qu'ils mettent en œuvre, et comment elle prend forme localement. Il s'agit d'analyser l'utilisation politique récente de la justice spatiale par certains acteurs publics à l'aune de ses logiques distributive et procédurale qui ont été conceptualisées par la philosophie critique pour comprendre les effets du soutien à l'entrepreneuriat en quartier comme politique publique territoriale d'égalité des chances. Cette étude de cas réitère la pertinence à employer l'expression scientifique de justice spatiale pour éprouver les objectifs et les représentations des acteurs publics territoriaux en révélant l'actualisation d'inégalités spatiales et sociales dans l'application locale de leur politique d'aménagement d'une part, de revendiquer une façon de penser et de parvenir à l'égalité qui s'appuie sur la reconnaissance des altérités entrepreneuriales plus que sur leur homogénéisation en vue de leur intégration au marché d'autre part.
Mots clés : entrepreneuriat|accompagnement|politique publique|égalité
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