Des mobilités internationales pour habiter les archipels mélanésiens : transports, réseaux et intégration régionale.
Anne-Clémence DUVERGER, Membre associé à PRODIG, France
Les îles connaissent une ouverture croissante au système-monde (David et Pillon, 1995), notamment du point de vue des mobilités des Hommes. En Mélanésie, les mobilités caractérisent le rapport des insulaires à l’espace : la valeur migration-voyage est aussi forte que celle de l’enracinement (Bonnemaison, 1989). En considérant les mobilités comme faisant partie intégrante « des modes et régimes d’habiter » (Stock, 2006), il s’agit d’analyser comment les mobilités internationales permettent d’habiter les archipels mélanésiens.
Comparer la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu donne la possibilité de déterminer l’influence de la configuration insulaire sur l’accès aux territoires internationaux. En effet, les mobilités sont sous-tendues par des systèmes de transport qui s’inscrivent dans des territoires archipélagiques différents : douze grandes îles et quatre-vingts petites îles et îlots au Vanuatu ; une grande île et sept îles de superficies inférieures en Nouvelle-Calédonie.
En outre, la Nouvelle-Calédonie appartient aux territoires les plus avancés (Taglioni, 2004), alors que le Vanuatu est un pays en voie de développement ; cela conduit à mettre en évidence les effets du niveau de développement sur les politiques de continuité territoriale à l’échelle internationale.
De plus, ces archipels ont des caractéristiques physiques, culturelles, politiques et identitaires semblables (Huetz de Lemps, 1981) qui expliquent l’existence d’une même vision du territoire. Ainsi, la comparaison permet de révéler les mobilités internationales propres à la Mélanésie et leur rôle dans l’intégration régionale des territoires.
Dans un premier temps, nous examinons les systèmes de transport internationaux de ces archipels. Puis, nous cherchons à identifier dans quels réseaux internationaux ces territoires sont intégrés. Enfin, nous éclairons les processus d’intégration régionale au regard des mobilités ancestrales des insulaires.
Mots clés : Mobilité|Transport|Mélanésie|Nouvelle-Calédonie|Vanuatu
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